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1 Comprendre ce qui s’est passé
Le sujet mérite d’abord quelques explications. D’emblée, Frédéric Marquette nous invite à ne pas sous-estimer le choc d’une pause dans la période d’essai. « J’ai récemment rencontré un salarié qui avait débarqué d’une nouvelle entreprise sans rien voir venir », témoigne le directeur associé du cabinet EIM (Excellence In Management). De toute évidence, il n’était pas prêt à reprendre une recherche d’emploi tout de suite. Il faut d’abord faire le deuil et analyser ce qui s’est passé. Ce spécialiste des solutions managériales, auteur du guide Cent jours pour réussir, rappelle que la loi autorise les séparations brutales à l’initiative de l’employeur mais aussi du salarié. Le préavis est de 24 heures s’il est licencié la première semaine. Il passe alors à 48 heures entre 8 jours et un mois de présence, à deux semaines après avoir occupé le poste pendant plus d’un mois et à quatre semaines après trois mois. » À tout prix, il est absolument indispensable d’avoir une explication de l’employeur. Il est parfois indépendant de la performance de l’employé s’il s’agit d’un changement soudain de politique ou d’organisation. Parfois, cela est dû à des incompatibilités d’humeur. Et si le salarié n’a pas rempli sa mission, il a intérêt à comprendre pourquoi. «
« Certains sont dans le déni, tandis que d’autres prennent tout sur eux-mêmes. Nous devons déterminer quelle est son action… ou non.
2 Accepter l’échec… et l’erreur
« Le problème, c’est que l’échec est encore tabou en France, analyse Stéphanie Roels. Nous sommes formatés pour penser que l’échec est une faute. Cependant, il s’agit souvent plus d’une erreur et surtout un indice pour faire mieux la prochaine fois. Mais ce coach de managers et de dirigeants à Elysée Coaching relève un autre écueil. « Certains sont dans le déni, tandis que d’autres prennent tout sur eux-mêmes. Il faut déterminer ce qui relève de son action… ou pas. » « Il faut rappeler que c’est aussi un échec pour l’entreprise qui a parfois beaucoup investi dans son recrutement, relativise Emmanuel Stanislas, fondateur du cabinet Clémentine. De nombreuses entreprises peinent encore à intégrer leurs nouveaux collaborateurs. Il est donc rare que le blâme ne soit pas un peu partagé. «
3 Sachez en parler lors de vos futurs entretiens d’embauche
Pas facile à expliquer cependant. Alors comment justifier, lors de ses futurs entretiens de recrutement, que sa dernière collaboration ait pris fin prématurément ? « L’essentiel est de pouvoir en parler calmement et sans affect », insiste Frédéric Marquette. Avec les mots justes, on peut dire n’importe quoi. On peut dire qu’on a payé le prix d’une restructuration, qu’on ne s’est pas entendu avec quelqu’un ou qu’on a manqué de jugement en acceptant le poste. Un recruteur voudra juste s’assurer que vous en parlez sans amertume et éventuellement que vous en avez tiré quelque chose.. Emmanuel Stanislas va encore plus loin. « Si vous avez une discussion constructive avec votre ancien employeur et analysé attentivement l’échec, rien ne vous empêche de demander une recommandation. S’il est contacté par un futur recruteur, il pourra alors confirmer, sans mentir, les raisons de cet échec. Ou même vanter certaines de vos qualités. «
4 Tirez-en quelque chose de positif
Selon Stéphanie Roels, on peut même sortir grandi de ce genre de mésaventure. On peut aussi voir cet échec comme un retour d’expérience, une base de réflexion et d’apprentissage sur soi et le monde de l’entreprise. Pour ce consultant, l’important est d’en tirer quelques enseignements pour l’avenir. « Certaines, valorisantes, pourront être formulées lors de futurs entretiens de recrutement et démontrer votre capacité à tourner la page. D’autres, plus personnelles, ne vous seront pas moins utiles pour la suite de votre carrière… »
5 Ou changer complètement de cap
Enfin, on peut aussi opter pour un changement plus radical, comme en témoigne l’expérience d’Eric de Riedmatten. Fondateur de la société de conseil en communication EDRCOM, il crée sa société après une période d’essai ratée. « J’avais démissionné d’un cabinet où je gagnais très bien ma vie à ce poste », se souvient-il. Cependant, ma période d’essai a été interrompue en raison de difficultés relationnelles. Mais de cette expérience, il a vite retenu une leçon et une certitude. J’ai réalisé que je ne voulais plus me vendre à une entreprise. Il était temps de faire de ma carrière ma propre voie et aujourd’hui, j’ai transformé cette expérience en quelque chose de positif. Cette période d’essai m’a permis de me poser les bonnes questions… »